Fasset, une passerelle pour les actifs numériques, prévoit une expansion majeure dans certaines régions du monde islamique, car elle cherche à stimuler l’adoption des crypto-monnaies dans des endroits où elles sont encore considérées avec suspicion.
La société a clôturé un cycle de financement de série A de 22 millions de dollars mené par Liberty City Ventures et Fatima Gobi Ventures, a-t-elle indiqué dans un communiqué, ajoutant que des family offices régionaux du Moyen-Orient et d’Asie du Sud y ont également participé. L’argent servira au développement de produits et à l’expansion du marché, a déclaré la société.
« Nous nous sommes associés à certains des juristes financiers islamiques les plus prolifiques et les plus connus, ainsi qu’à des leaders d’opinion, afin d’éduquer les masses sur la manière dont les musulmans peuvent interagir avec cette classe d’actifs émergente dans le respect de la charia », a déclaré Mohammad Raafi Hossain, cofondateur et directeur général de la société, qui est également un ancien conseiller du bureau du Premier ministre des Émirats arabes unis.
Certains coins du monde islamique ont fait preuve de scepticisme à l’égard des crypto-monnaies. Le Conseil national des oulémas d’Indonésie les a déclarées interdites en novembre, bien que le gouvernement ait exprimé son soutien aux crypto-monnaies, les ait autorisées à être échangées aux côtés des contrats à terme sur les matières premières en tant qu’option d’investissement et cherche à mettre en place une bourse axée sur les crypto-monnaies d’ici la fin de l’année.
Une autre histoire semble s’installer dans certaines juridictions. Des villes comme Dubaï s’intéressent aux entreprises qui négocient des actifs numériques et la stratégie fonctionne. Bybit vient de déplacer son siège social de Singapour à Dubaï.
Fasset a indiqué qu’elle prévoyait de lancer prochainement des services en Indonésie et au Pakistan. En Indonésie, l’entreprise a déclaré qu’elle obtiendrait l’autorisation d’exploiter une bourse de crypto-monnaies à service complet le mois prochain, tandis qu’au Pakistan, elle est prête à offrir des services d’actifs numériques. L’entreprise prévoit de doubler ses effectifs d’ici la fin de l’année.
« Nous avons vu davantage de cas d’utilisation se manifester, comme les paiements de « zakat » sur les crypto-monnaies promus par les organisations caritatives islamiques en Europe », a déclaré Mohammad dans une interview par courriel, en référence à la charge islamique. « Nous continuerons à observer cette tendance à mesure que l’adoption et la sensibilisation augmentent. »
Pourtant, tous les pays du monde islamique ne semblent pas aussi prometteurs pour les crypto-monnaies à l’heure actuelle.
« Les différentes juridictions adoptent des approches différentes », a déclaré Jaime Baeza, PDG du fonds spéculatif en crypto-monnaie ANB Investments, basé à Miami. « Des pays comme les Émirats arabes unis et Bahreïn, avec leur approche pro-crypto, reconnaissent clairement la valeur du secteur et tentent de se positionner en tant que leaders mondiaux. Les alternatives sont l’Arabie saoudite, le Qatar et le Koweït, qui ont une vision plus restrictive. »
Mais comme les crypto et la finance décentralisée peuvent être utilisées de plus en plus souvent dans la vie réelle, elles peuvent devenir plus attrayantes. L’inclusion financière est un thème récurrent dans l’espace des actifs numériques depuis plusieurs années maintenant, les partisans affirmant que ces innovations aideront les gens à sortir de la pauvreté, à gagner en sécurité économique et à participer au système financier mondial. L’Indonésie et le Pakistan font partie des pays comptant des millions de personnes « non bancarisées ».
« Fasset essaie d’apporter des cas d’utilisation multiformes pour les actifs numériques qui connecteront les marchés nationaux avec leur diaspora », a déclaré Mohammad. « Les corridors de transferts de fonds basés sur les actifs numériques peuvent déclencher une nouvelle vague de prospérité socio-économique. »
